Histoire

Les gloires de la Bourgogne

Cette magnifique fresque des "Gloires de la Bourgogne" installée sur la paroi frontale de la Salle des Etats du Palais ducal à Dijon, a été peinte par Henry-Léopold Lévy (1840-1904) et mise en place en 1986.



Il faut noter ici que le décret du 12 juillet 1804 portant création des Cohortes-structure initiale de l'Ordre-attribuait l'aile orientale dudit Palais à la 6ème d'entre elles rayonnant sur l'actuelle Bourgogne-Franche Comté et fut cédée à la Ville de Dijon en 1810 lors de la suppression de cette organisation.

Notre propos n'est pas d'identifier tous les personnages illustres ici représentés mais bien de distinguer parmi eux les Légionnaires qui apparaissent dans la partie droite du tableau.


Les séjours de Napoléon en Côte d'Or

Thoisy le Désert : Le jeune Napoléon âgé de 10 ans, séjourne en avril 1779 au manoir de Thoisy alors qu’il se rendait a Autun au collège militaire de Brienne

Auxonne : Une première fois de juin 1788 jusqu’en septembre 1789 où il est en garnison à Auxonne en qualité de lieutenant en second, - puis de février 1791 à juin de cette même année, toujours comme lieutenant en second. Pendant ces séjours, Bonaparte se rend a Tillenay au polygone d’artillerie du régiment.

Seurre : D’avril à mai 1789, lors des troubles qui précèdent les évènements de la Révolution.

Chanceaux : Le 14 mars 1796 à l’occasion d’une visite aux parents du général Marmont.

Dijon : Napoléon logea la nuit du 7 mai 1800 à l’hôtel de Bouhier de Lantenay et passa en revue le lendemain, le long de l’Ouche, des troupes appartenant à la réserve de l’armée d’Italie. Après la victoire de Marengo, Napoléon repasse à Dijon le 30 juin 1800.

Saulieu : Le 10 janvier 1802 et le 7 avril 1805, cette deuxième fois se rendant à Milan pour son sacre comme futur roi d’Italie. Et enfin le 16 mars 1815 à son retour de l’île d’Elbe, il arriva à Paris le 20 mars.

Dijon

C'est en reconnaissance de sa défense héroïque du 30 octobre 1870 qu'un décret du 18 mai 1899 attribua la Légion d'Honneur à la ville de Dijon.



Après avoir fait capituler Strasbourg, le 28 septembre 1870, le XIVème Corps allemand marche sur Dijon dont l'occupation couperait la voie ferrée Paris-Lyon, et disperse, les 27 et 28 octobre, lors de combats sur la Vingeanne, les troupes du Comité de Dijon, formées en grande partie de mobilisés.

Arrivé à Dijon, le 27 octobre, pour prendre le commandement du département avec le grade de Général à titre temporaire, le Colonel de gendarmerie Fauconnet décide d'abord d'évacuer la ville qui lui paraît indéfendable, puis se ravise, fait réarmer la Garde Nationale et rappeler les troupes : quelque 700 hommes du 90ème de Ligne, 600 du 71ème, 150 chasseurs à pied du 6ème bataillon, 600 mobilisés de la Lozère, des francs-tireurs de Lyon, la Garde Nationale mais pas d'artillerie... pour faire face à deux brigades badoises pourvues d'artillerie et de cavalerie.


Saint Jean de Losne

Mi-janvier 1814... Un détachement de cavaliers autrichiens est installé en avant-poste de l'autre côté de la Saône prêt à l'assaut. Les habitants s'apprêtent à couper le pont lorsqu'ils apprennent que des troupes françaises arrivent d'Auxonne. Le Maire fait suspendre la démolition du pont et, selon son compte-rendu au Préfet, "quelques uns de nos concitoyens à cheval et beaucoup d'autres à pied et armés, se sont réunis à l'instant à la troupe et ont couru ensemble au poste ennemi qui a été remporté de vive force après un sanglant combat"... Après cette escarmouche, le pont est coupé.

L'année suivante, Napoléon revenant de l'île d'Elbe est à Chalon le 14 mars. L'enthousiasme est grand et, "de dix lieues à la ronde" la population est venue acclamer l'Empereur. Il reçoit les délégations des villes et on lui rapporte les combats qui s'étaient livrés sur la Saône l'année précédente.

C'est alors que, voulant récompenser Saint-Jean de Losne, Chalon et Tournus, Napoléon décide de leur attribuer la Légion d'Honneur ; c'est la première fois que sont décorées des villes, personnes morales. Deux mois après, il signe le décret suivant :

"Au Palais de l'Elysée, le 22 mai 1815,

Voulant donner une preuve particulière de notre satisfaction aux communes de Chalon, Tournus, et Saint-Jean de Losne, pour la conduite qu'elles ont tenue pendant la campagne de 1814,

Nous avons décrété et décidons ce qui suit :

Article 1 : L'Aigle de la Légion d'Honneur fera partie des armes de ces villes.

Article 2 : Nos Ministres de la Guerre, de l'Intérieur, et le Grand Chancelier de la Légion d'Honneur sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret."

Napoléon Empereur"

Ce décret ne put être mis à exécution avant Waterloo et il n'en fut plus question sous la Restauration. C'est Louis-Philippe qui le confirma, pour Saint-Jean de Losne, par une ordonnance du 1er Octobre 1831.


Galerie de portraits de Légionnaires Côte-d'Oriens

A l'occasion du centenaire de la remise de la Légion d'Honneur à la ville de Dijon, la Section Côte-d'Or de la SMLH a fait paraître un livre pour rappeler la présence constante de cette distinction dans notre département au cours des deux derniers siècles.


L'ouvrage rassemble les biographies et les portraits de plus de 90 Légionnaires Côte-d'Oriens de naissance ou d'adoption, classés selon la date de leur nomination dans le grade de Chevalier.


Les tableaux, dont quelques-uns figurent sur ce site, appartiennent pour beaucoup à des Musées du département ou proviennent de collections privées. Tous, marqués au coin du "Ruban rouge", rappellent les mêmes valeurs qui unissent le Napoléon du Musée de Semur au fondateur du Musée Magnin, les Maréchaux d'Empire aux représentants de la société civile, les soldats de la guerre 1914-18 aux personnalités éminentes de notre époque.


Enfin, la dernière partie du livre brosse le portrait de quelques groupes sociaux plus caractérisés, comme les Evêques et les Maires de Dijon.